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De nos jours, nous avons tous tendance (conditionné ou non) à croire que le savoir est plus important que la mémoire, hors comme dans toute science rien n’est acquis, la mémoire se doit aussi d’être entretenue.
Il suffit qu’une génération pêche dans son « devoir de transmission » pour que sa mémoire vive devienne lettre morte pour la suivante. Les exemples sont malheureusement nombreux, et l’histoire de la Chaux en est un d’une certaine façon.
Alors que l’utilisation multiséculaire de la Chaux a faite depuis longtemps l’expérience de ses preuves depuis le IXème millénaire av.J.-C. jusqu’au siècle dernier…on ne peut pas en dire autant de l’utilisation des ciments artificiels et de leurs déclinaisons qui bien que bicentenaire, restent relativement récents.
Il est important de rappeler que le terme « ciment » vient du latin romain « caementum » signifiant « moellon » autrement dit une pierre non taillée, ainsi qu’une matière susceptible d’agglomérer en durcissant des substances variées, définition plus courante aujourd’hui.
A partir de l’Antiquité jusqu’au début du 19ème siècle, un « mortier » ou « béton » désignait un mélange de Chaux et de sable, tandis que le « ciment » représentait un liant à base de Chaux que l’on combinait avec des adjuvants (pouzzolane, tuileaux concassés) pour bénéficier des propriétés hydrauliques (aqueducs, réservoirs, thermes romains…).
Le temps ayant fait son œuvre sur les mémoires,
l’amalgame que l’on connait actuellement est devenu référence dans le vocable du bâti et dans le langage courant.
Cet état de fait révèle aujourd’hui toute sa gravité, avec des constats fatalement destructeurs sur les bâtiments anciens qui composent notre patrimoine.
Il y a peu encore, on qualifiait un « enduit traditionnel » comme étant un mélange de sable et de ciment, et que même le ciment pur pouvait se vendre comme « liant pour pierres à maçonner »…évidemment comme c’est vendu comme tel, c’est que cela doit être vrai, pense-t-on…surtout qu’aucune autre alternative n’est proposée, car devenue méconnue.
Cependant le ciment se révèle incompatible avec la maçonnerie traditionnelle ou une quelconque réhabilitation ancienne (moellons ou pierre de taille) car de nature rigide et imperméable à l’air, il empêche la maçonnerie de respirer.
Descellement d’une pierre, en cause le Ciment, coupable de sa trop grande résistance
Souvent le ciment est utilisé comme jointoiement, une erreur désastreuse pour la pierre qui se délite ou se descelle
Très souvent l’erreur est faite de croire que le ciment résout tout, et sert pour n’importe quel support, hors dans une restauration ancienne ou traditionnelle, le mur conservera toute l’eau et l’humidité qu’il absorbe naturellement, ce qui entrainera de nombreux sinistres (salpêtre, tâches, décollement, fissures…), qu’on qualifie encore aujourd’hui de normal ! D’où une pléthore de procédés aussi ingénieux qu’onéreux…
Le ciment s’exclut donc par lui-même, car s’emploit uniquement dans la mise en oeuvre de matériaux eux-mêmes en ciment…
Seule la Chaux utilisée comme liant peut garantir durablement la pérennité d’une restauration ancienne.
Les fameuses pierres à Chaux locales, cuites dans l’antre de nos Fours plus que centenaires
Chez nous, le métier de Chaufournier est un véritable patrimoine vivant qui se transmet
On redécouvre finalement, qu’avant nous, les Anciens avaient résolu déjà bon nombre de problèmes dans le bâti, et tout simplement ne connaissaient pas les nôtres puisque le matériau utilisé avait depuis longtemps acquis l’expérience de ces preuves.
Bien loin de nos constructions « modernes » faite de parpaing ou de béton préfabriqué, nos Anciens ne vivaient pas nécessairement dans des conditions sommaires voire primaires.
Bien au contraire, l’évidence admise par tous était de construire avec raison et pour plusieurs générations des ouvrages aussi esthétiques que durables.
Forcé de constater que la soif de modernité nécessaire de notre civilisation, donne souvent l’impression que toute création se fonde sur une destruction. Cela amène souvent à vouloir réinventer le monde dans un avenir idéalisé, en faisant fi du passé qui est pourtant porteur de leçons.
Pourtant utilisée depuis l’Antiquité dans le bâtiment et l’agriculture, le matériau noble qu’est la Chaux fut détrônée par les produits industriels, et abandonnée à partir des années 1950, avec la généralisation du ciment, des peintures et engrais chimiques.
Le monde industriel nous propose aujourd’hui pléthore de produits prêts à l’emploi, contenant de nombreux composés protégés par des secrets de fabrication, souvent préjudiciables pour nos supports anciens ou naturels.
Dès lors on se retrouve face à des produits aux noms évocateurs « effet chaux », « décoration ancienne », « finition naturelle »…, qui ne contiennent qu’une proportion infinitésimale de produits naturels…
Aujourd’hui, la Chaux est réhabilitée par les éco-constructeurs et les consommateurs soucieux de leur bien-être et respectueux de l’environnement.
L’effort est à la hauteur de la récompense, car finalement la démarche entreprise pour redécouvrir la Chaux, nous enseigne le bon sens et la raison qui sonnent comme une évidence. En nous réconciliant avec notre environnement, par l’utilisation finale de produits naturels tous complémentaires dans un esprit cohérent et prometteur pour l’avenir.
Le savoir et la maîtrise de ces produits nobles, c’est la liberté à la portée de tous.
La Chaux est le meilleur atout pour avoir des ouvrages de qualité, elle confère naturellement la bonne combinaison de solutions pour une multitude de bienfaits. Il est tout à fait possible de préparer un mélange qui sera de teinte et de comportement identiques au mortier remplacé dans le cas d’une restauration. Mais aussi dans le cas d’un projet neuf, d’accomplir tout naturellement une décoration personnalisée, lumineuse au cachet unique et authentique.
Une Décoration naturelle, inventive & accessible
Construction d’une maison alsacienne à ossature bois et banchage Chaux/chanvre
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