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Les principales sortes de Chaux

Au commencement, la Chaux vive…

Toute calcination de pierres calcaires produit de la Chaux vive à la sortie des Fours. C’est un produit naturellement hydrophile, caustique et corrosif.

A ce stade, ses propriétés la rendent très utile depuis l’Antiquité, par exemple pour :

Cependant, l'utilisation de Chaux vive reste dangereuse à cause de la « réaction exothermique » qui se produit lorsqu’elle entre en contact avec l'humidité. Il est plutôt conseiller d’utiliser de la Chaux éteinte, produite en hydratant la Chaux vive, et surtout effectuée par un professionnel.

…Qui par hydratation, peut donner deux principales sortes de Chaux éteintes

On peut produire deux types de Chaux en hydratant de la Chaux vive, tout dépend de la pureté du calcaire initial.

Chacune ayant leurs qualités comme leurs destinations spécifiques, mais toutes cependant disposent d’une teinte régulière, laissent respirer la structure en offrant d'excellentes propriétés antiseptiques et permettent d'évacuer l'humidité tout en restant étanche à l'eau ruisselante.

Avec un calcaire argileux, on obtient une Chaux « hydraulique » (NHL : Natural Hydraulic Lime)

Cette Chaux éteinte est issue d’un calcaire marneux qui comporte des matières silico-argileuses dans des proportions variables, qui influent sur son « hydraulicité » plus ou moins conséquente.

Type de chaux Indice Vicat Proportion d’argile dans le calcaire
Chaux aérienne 0 à 0,10 0 à 5 %
Chaux faiblement hydraulique 0,10 à 0,16 5 à 8 %
Chaux moyennement hydraulique 0,16 à 0,30 8 à 15 %
Chaux hydraulique 0,30 à 0,40 15 à 20 %
Chaux éminemment hydraulique 0,40 à 0,50 20 à 30 %

Lors de la calcination, se combinent des « silicates bicalciques » (2CaOSiO2) avec la Chaux, ce qui lui confère la particularité d’une prise première au contact de l’eau d’où l’appellation « hydraulique ». Ce sont ces « silicates bicalciques » qui s’hydratent et deviennent rapidement insolubles et solides grâce à l’eau.

C’est donc une Chaux à double prise, où presque 30 % s’effectue au moment de sa mise en œuvre après le gâchage, on dit qu'elle « tire », puis ensuite s’effectue sa carbonatation au contact de l’air humide.

Sa prise est naturellement plus rapide qu’une Chaux aérienne, avec une ouvrabilité plus importante et une excellente accroche au mur sur supports naturels.

Son application dans le bâtiment est très polyvalente, sa mise en oeuvre permet une épaisseur beaucoup plus importante (béton de Chaux en coffrage) qu’une Chaux aérienne, car la matière durcie à l’intérieur de sa masse sans contact avec le gaz carbonique, et ceci grâce à l’eau.

Plus résistante, la Chaux hydraulique naturelle se substitue souvent à la Chaux aérienne, et est recommandée aussi bien dans la maçonnerie (jointoiement, banchage, coffrage), la consolidation (injections, coulage de béton de Chaux), la rénovation d’édifices historiques ou la construction de maisons traditionnelles comme contemporaines, dans des milieux ventilés comme humides ou souterrains.

Néanmoins, sa couleur naturelle n’est donc pas d’un blanc immaculé, mais plutôt « ivoire » ou « rosée », moins propice aux travaux de décoration, mais souvent très recherchée pour son authenticité.

Le saviez-vous ?

Plus une Chaux est hydraulique, plus elle présente de résistance à la compression et moins elle est plastique, c’est pourquoi on la qualifie aussi de Chaux « maigre ».

Avec un calcaire pur, on obtient une Chaux « aérienne » (CL : Calcique Lime)

Cette Chaux éteinte est issue d’un calcaire quasiment pur (CaCO3) qui ne comportent pas de matières silico-argileuses, ainsi elle ne retient pas l’eau qui traverse sa matière sans l’affecter, et dispose d’une couleur naturellement blanche, voir immaculée.

Lors de la calcination, le calcaire (carbonate de calcium) entraîne la formation de Chaux vive (oxyde de calcium) + un dégagement de gaz carbonique (dioxyde carbonique).

Sa seule prise s’effectue par « carbonatation » au contact de l'air d’où l’appellation « aérienne », la matière durcit en réabsorbant les molécules de CO2 présentes dans l'atmosphère.

C’est donc une Chaux particulièrement recommandée pour les milieux secs et aérés, surtout utilisée à des fins décoratives, du fait de sa faible épaisseur d’application sur les murs, de l’ordre des millimètres par passe, pour que l’air circule convenablement dans la matière.

Son application dans le bâtiment concerne majoritairement la décoration intérieure (à l’abri des intempéries et des variations climatiques). Car elle a l’avantage d’être d’une grande souplesse et plasticité, ce qui permet de réaliser des décorations aussi diverses qu’élaborées (enduits, fresques, stucs,…).

Si lors de l'extinction d’une Chaux vive aérienne, on ajoute avec excès l’eau, on produit une Chaux en pâte, idéale dans des décorations spécifiques (stucs, tadelakts…) réclamant une consistance homogène et régulière pour plusieurs séries de couches d’enduits. D’ailleurs plus le produit est dilué dans de l'eau, plus son utilisation va se rapprocher de celle de la peinture.

Le saviez-vous ?

Le mortier qu’on en obtient est très onctueux et collant, c’est pourquoi on qualifie aussi souvent de Chaux « grasse ».

Contrairement à la Chaux hydraulique, la Chaux aérienne ne peut s’appliquer sur une grande épaisseur, à l’image de l’œuf, qui n’a qu’une solidité d’apparence avec sa fine coquille, mais dont le cœur volumineux reste frais et vulnérable.
D’ailleurs, on a retrouvé des pâtes de Chaux aérienne non carbonatés au sein de murs antiques gréco-romains.

La Chaux aérienne se conserve aisément pendant de très longues périodes (voir des années), il suffit de la conserver dans un bac étanche pour ne pas la laisser à l'air libre pour éviter son durcissement.