










Afin d’être disponible pour satisfaire
au mieux vos demandes,
Nous vous conseillons de prendre RDV au 03.88.38.11.60
La Chaux naturelle est sans aucun doute le liant le plus riche en Histoire.
C'est d'ailleurs la Chaux qui a donné son nom au calcaire, qui vient du latin calcarius, « qui contient de la chaux ».
Dès le Neuvième millénaire avant J.-C, la Chaux fut peu à peu apprivoisée et maîtrisée par les Hommes. Ainsi elle accompagna souvent, voir remplaça en lieu et place l’usage de la terre argileuse nécessitant plus d’entretiens car moins durable et résistante aux affres du temps et des saisons. Car la Chaux opère une permanence et une irréversibilité de durcissement, avec surtout une grande facilité de mise en œuvre et d’application.
Son utilisation est attestée dans la zone élargie du Croissant fertile, au sein des premières grandes cités néolithiques (Jericho, Catal Hôyûk, Mureybet…), servant d’enduits à l’intérieur comme à l’extérieur des habitations, mais aussi au service de l’Art créatif naissant (fresques, sur-modelage, statuettes, vaisselles…).
A partir du Troisième millénaire avant J.-C, l’Egypte ancienne s’en servie pour édifier et façonner de nombreuses Pyramides, utilisant la Chaux comme liant à maçonner et à enduire, tout comme pour composer des blocs de calcaire ré-agglomérés.
Mais c’est indubitablement la Civilisation grecque comme l’Empire romain à partir du 1er siècle de notre ère, qui permirent à la Chaux de connaître son heure de gloire. Ce liant fut à l’origine de notre Architecture occidentale, grâce à l’invention d’une nouvelle technique de construction, la « maçonnerie de blocage » en béton de Chaux.
Colisée à Rome, monté au 1er siècle de notre ère, par des mortiers de Chaux coulés entre des parements de pierres, plus rapide, résistant et économique
Les Thermes colossaux de Caracalla à Rome érigés au 2ème siècle, la Chaux permis de rendre possible ce complexe, nécessitant une excellente régulation de l’humidité et une résistance à l’eau
Bouleversant ainsi les règles de portée, on inventa de nouvelles formes de design et d’infrastructures aussi immenses que révolutionnaires, comme les aqueducs avec leurs arcs et voûtes, les coupoles, les thermes, les colisées, les routes pavés, les réservoirs…etc.
Ce procédé était considéré comme cinq fois plus rapide que la construction en pierre de taille, peu onéreuse (Chaux, sable, cailloutages), et ne nécessitant que des manœuvres en bonne santé.
Nous sommes encore les témoins stupéfaits de ces nombreux vestiges qui ont su traverser les époques et les saisons depuis plus de 2000 ans, l’on remarque encore la même solidité.
C’est surtout à l’Epoque gréco-romaine, que la Chaux fut perfectionnée et servie aussi dans des procédés décoratifs innovants, avec de nombreuses techniques plus ou moins élaborées (badigeons, stucs, tadelakts, fresques, mosaïques et pavements décoratifs).
D’innombrables œuvres témoignent encore aujourd’hui de leurs superbes malgré le temps et les catastrophes, inspirant les futurs mouvements artistiques (Renaissance et autres). On peut citer les chefs d’œuvres des villes comme Pompeï, Herculanum, d’Istanbul ou de Vienne (France).
Fresques scénographiques du Hall du Siège des Augustaux d’Herculanum, cette ville italienne connue le même sort que Pompeï en l’an 79
Ruines des maisons à terrasses de la célèbre Cité d’Ephèse (Turquie), richement décorées du sol au plafond, la Chaux entrant dans toutes les compositions décoratives
C’est au Moyen-Age, que se développèrent les véritables Fours à Chaux en cheminée maçonnée que l’on connait aujourd’hui, plus performants et à la capacité de production décuplée, avec à leurs maîtrises, le Chaufournier.
S’en suit en France comme ailleurs, un développement régionalisé de la Chaux en concomitance avec le besoin de construire pour se fortifier (châteaux-forts, remparts) comme pour rendre gloire (cathédrales, basiliques).
Gravure issue de l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751), cette illustration est répertoriée dans la section « Agriculture et économie rustique »
Gravure issue de l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751), représentant le Chaufournier à l’oeuvre
Les procédés et méthodes se modernisent jusqu’au 18ème siècle, mais la quête de performance (notamment dans l’hydraulicité du mortier) couplée avec la recherche scientifique atteint son paroxysme et donne naissance presque par hasard à l’invention de la Chaux « factice ». Autrement dit à du calcaire mélangé « artificiellement » à de l’argile qui sont cuits à l’état de fusion pâteuse (2000°C) dans des Fours rotatifs, formant le fameux « clinker » qu’on réduira en poudre fine et qu’on appellera « ciment de Portland », père des ciments artificiels modernes, où la prise se fera exclusivement à l’eau.
La Chaux naturelle est alors aussi subitement que brutalement détrônée et entérinée par ses propres héritiers, faisant fit du passé et de ses leçons, l’avènement du « ciment de Portland » est encouragé par les Guerres, avec la généralisation du béton-armé.
Fauché dans l’horreur des tranchées, toute une partie de l’artisanat traditionnel manquera à l’appel pour léguer son savoir-faire à la nouvelle génération orpheline.
Assoiffé de modernisme et de frénésie constructiviste, une avenue s’offre alors devant les nouveaux bâtisseurs qui se jettent corps et âme dans le « tout-béton », voulant réinventer le monde, et remplaçant l’homme-artisan par la machine.
Fours à Chaux de Chercq, au bord de l’Escaut entre Antoing et Tournai
Anciens Fours à Chaux de La Roque-Genêtes, crées vers 1855 et éteints au 20ème siècle
Si bien qu’il y a peu de temps encore, la Chaux n’évoquait plus qu’un vague souvenir pour la plupart, même si souvent dans nos campagnes, au détour d’un sentier en périphérie du village, on entre-aperçoit au milieu des broussailles un vestige typique par sa forme, dernier témoin tutélaire d’un patrimoine préindustriel local.
Mais heureusement, on redécouvre depuis moins d’une dizaine d’années les possibilités incroyables de la Chaux qui se redéfinit et s’élargit dans nos utilisations contemporaines.
En s’imposant dans le bâti, comme étant LA solution alternative pour un habitat sain et respectueux du bien-être de ses occupants comme de leur environnement, et c’est là toute la démarche proactive de l’Entreprise Chaux BOEHM & Cie.
Car cette matière multimillénaire est la seule qui puisse réconcilier tradition & modernité, esthétisme & performance, durabilité & naturel.